Nous continuons la série de ce dossier pour casser les idées reçues sur la vie nomade. Autres domaines où la plupart des gens ont des a priori, ce sont bien le travail et l’argent.
Entre ceux qui pensent que cela coute trop cher ou bien qu’il n’y a aucun métier viable sur la route et que tous les nomades sont au final soit rentiers soit profiteurs des minimas sociaux soit encore des pauvres au soleil.
Ces idées préconçues ont la vie dure et je pense que c’est l’un des sujets où nous devons, nous nomades, le plus nous justifier.
Non, nous ne sommes pas en vacances, oui nous travaillons, non cette vie ne se cantonne pas à la visite des pays avec un faible pouvoir d’achat, oui nous pouvons bien gagner notre vie, bien assez pour vivre, nous faire plaisir et économiser et toi ?
Je vais rater ma vie, voyager et être nomade ce n’est pas un métier
Il y a quand même plus important ou urgent que de voyager, comme mener une vie normale dans le moule, non ?
Oui, très bien alors pourquoi es-tu ici ?
D’ailleurs je suis d’accord avec toi, voyager et être nomade ce ne sont pas des métiers. C’est pour cela que soit tu profites de tes économies de travail saisonnier pour être en vacances longue durée, soit tu travailles quasi tout le temps de l’année comme moi, sur les routes et dans ces cas-là tu es un voyageur et pas un vacancier.
Je vais te dire un truc important et essentiel, ensuite tu te feras ta juste idée.
L’accomplissement de soi c’est d’abord réaliser la vie de ses rêves.
Tu sauras donc si tu as raté ta vie ou pas, si tu as réalisé ou non tes rêves.
Quand tu vas annoncer ton désir de devenir nomade, tu vas être confronté parfois à des interrogations de la part de ton entourage pour remettre en question ton projet. C’est normal et c’est un fait.
« Et tes études ? Et ton travail ? Vas-tu te poser un jour ? Et ta retraite ? Tes économies ne seraient pas mieux dans une maison ? Tu vas perdre du temps ? Et la socialisation de tes enfants ? Et, et… ». Piouf ça prend beaucoup de place tout ça.
Vois cela comme un test de motivation. Et surtout, vois la réalité des choses.
Je te propose pour cela un petit exercice Bujo Confrérie Nomade.
Tu vas répondre à mes questions-ci dessous. Cela va te permettre d’y voir plus clair et voir s’il est temps pour toi de devenir nomade ou non.
- Qu’est-ce que pour toi une vie normale ?
- Est-ce qu’une vie comme la société la veut prévaut sur une vie de rêve ?
- Est-ce que c’est à tes parents, tes amis, de te dicter ta vie d’adulte ?
- Sur ton lit de mort te souviendras-tu, de ton salaire, de ta carrière ou de ces choix que tu t’apprêtes à faire ?
- Penses-tu que tu vas le regretter si tu ne le fais pas ?
En répondant à ces questions, tu vas te rendre compte que tu as répondu tout seul à la plupart à tes craintes.
Perso, en toute honnêteté, mon seul regret c’est de ne pas avoir choisi cette vie plus tôt. J’ai infiniment plus appris sur moi, sur ma famille, sur le monde, sur les gens, sur mes proches ces dernières années que mes 10 ans dans la finance.
Je suis infiniment plus riche aujourd’hui que mes 10 ans dans la finance.
Je suis infiniment plus heureuse aujourd’hui que mes 10 ans dans la finance.
Bon tu as compris, je crois, mais pour enfoncer le clou, surtout je suis infiniment plus réalisée aujourd’hui que les 10 ans dans la finance.
Aujourd’hui quand je parle de ma vie en général aux gens, ce qui reste c’est cette vie d’aujourd’hui, cette vie nomade à parcourir le monde et non que j’ai géré les plus grosses fortunes de mon département.
Pourtant quand nous avons tout quitté, nos vies avec de très bons emplois stables pour devenir indépendants, nos parents ont cru que nous étions devenus fous.
Quand nous sommes partis sur les routes avec Cassandre bébé, Quentin cardiaque, avec encore des crédits, nous étions pour eux inconscients.
De vivre quelques mois dans des pays pauvres, nous étions alors totalement perdus à leurs yeux.
Et pourtant quand je raconte ma vie aujourd’hui, que nos enfants s’expriment, et bien tout le monde salue notre vie et aimerait avoir la force, le courage de se projeter ainsi.
Ce n’est pas moi qui le dit c’est eux.
Nous sommes heureux et libres de faire ce que nous désirons. La vie est si belle, mais elle est aussi si courte. De nos jours un tas d’opportunités et de nouveaux métiers se créent tous les jours avec un style autour du voyage. Tu deviens acteurs de ta vie et même plutôt scénariste. Alors, personne, personne, n’a le droit de venir nous dire que nous ratons notre vie, car nous, nous l’investissons. J’investis réellement ma vie, vraiment et sans prétention.
Pour te convaincre encore, un peu plus, si c’est nécessaire, il faut t’entourer de nomades, changez tes sources d’informations. Lire des blogs, entrer en contact avec des groupes de nomades, t’inspirer de nomades. À force de causer nomadisme, tu vas le concrétiser dans ta tête et devoir le vivre vraiment sous peine de tomber en dépression de « j’ai raté ma vie ».
Je ne peux pas devenir nomade, car je ne peux pas quitter mon travail
C’est vrai c’est connu tout le monde est irremplaçable… Heu non ce n’est pas ça. Soyons sérieux 2 min. Tu ne peux pas voyager, devenir nomade à cause de ton travail, tu ne peux pas démissionner, car tu ne vas pas retrouver un travail sur les routes et retrouver ton poste si demain tu changes d’avis ?
Ce que je vais dire, que ça te fasse plaisir ou non, c’est que le monde du travail est fait de telle sorte que tout le monde peut être remplacé et d’une manière ou d’une autre tes taches seront faites. Tout le monde est remplaçable, même le plus grand PDG. Donc tu as le droit de vivre tes rêves d’évasion, oui !
Le travail nous définit plus ou moins, je te l’accorde, mais le travail n’est pas notre vie.
Ta vie c’est ce que tu veux prioriser ! Ta vie ce sont, tes loisirs, tes passions, tes amis, ta famille, en clair ta vie c’est ton temps libre et non ton temps travaillé
Le travail est 2 choses :
– soit un moyen de gagner ta vie pour réaliser tes rêves, améliorer ton quotidien,
– soit un moyen de vivre ta vie en faisant quelque chose que tu aimes.
Si ton activité actuelle ne te comble pas, n’est pas épanouissant, que tu n’es pas heureux professionnellement, il est donc temps de passer à autre chose.
Nous avons des coachs en reconversion professionnelle dans la guilde de Confrérie Nomade.
Fais passer ton bonheur avant ta carrière, car au final c’est ce qui va te rester à la fin.
Sur ton lit de mort est-ce que c’est ton travail et le salaire qui va avoir de l’importance ou tes rêves et passions réalisées durant ton temps sur cette terre ?
Réfléchis bien à cela et avance !
Après je ne vais pas te cacher une chose, ne présume pas de l’après-nomadisme, car tu ne sais pas. Peut-être que tu le resteras toujours et si ce n’est pas le cas, oui, tu ne retrouveras certainement pas ton ancien poste. Pourquoi ? Car cette vie va te transformer comme toute expérience dans une vie. Tu ferras certainement autre chose et assurément ce que tu dois faire à cet instant.
Je ne peux pas devenir nomade, car mon métier ne se fait pas à distance
Possible et alors ? Dans un sens, mon métier pouvait se faire sur la route (gestionnaire en patrimoine) et pourtant je ne l’ai pas fait. Celui de Dim (technicien en télécom et chef d’équipe) pas dans le format que nous voulions. Tous les 2 nous avons fait autre chose pour ne pas subir nos métiers, mais justement adapter nos activités à notre vie. Est-ce que cela ne devrait pas être le choix d’un métier ? Qui s’adapte à nous et non nous à lui ?
Quoi qu’il en soit, si ton métier ne se fait pas sur la route 4 possibilités s’offrent à toi.
- Ne présume pas. Le nombre de fois où on m’a dit que c’était impossible et où au final il y avait des possibilités. Je pense à 2 profils que j’ai coachés, pour ne citer qu’elles. Une sage-femme, qui me disait que c’était impossible. Je lui ai suggéré de regarder les missions de remplacement partout en France, en outre-mer et aujourd’hui elle fait quoi ? Des remplacements, mission de quelques mois, puis profite les autres mois de l’argent gagné sans supporter le poids de la gestion administratif de ce métier. Une conseillère d’orientation et d’éducation pour les enfants ayant des « handicaps ». Elle a négocié d’abord en test, la moitié de l’année sur la période hivernale de le faire à distance avec des rendez-vous par visio. Puis, être physiquement présente à la rentrée pour rencontrer les familles et à la fin de l’année pour finaliser les dossiers. Aux dernières nouvelles comme les gens trouvent souvent plus simples par visios, elle fait tout à distance et ne rentre plus. Elle a prouvé qu’elle était plus performante et efficiente ce qui fait qu’elle a pu libérer de nouveaux créneaux pour d’autres enfants et réduire les listes d’attentes.
- Tu ne veux pas te former et rester en France ou plus largement dans l’UE. La plupart des métiers peuvent se faire avec des contrats courts, en intérim ou bien tu peux aussi quitter régulièrement tes jobs, changer de région et retrouver ailleurs. Tu peux aussi faire des saisons. Il y a un tas d’activité qui demande de la main-d’œuvre saisonnière sans forcément des qualifications précises. L’hôtellerie, la restauration, les campings, l’agriculture… Entre autres. De plus, ce genre d’activités acceptent généralement soit les véhicules aménagés, soit les villes offrent des espaces de logements spécifiques.
- Tu peux aussi te former à un nouveau métier. Ici aussi tu as une tonne de métiers possibles sur la route et pas seulement des métiers numériques. Tu peux d’ailleurs te donner des idées grâce à la partie guilde du site. Il n’y a pas d’âge pour se former à nouveau et aucune limite de capacité. Si tu en as l’envie et la motivation, tout t’est accessible. Il faut se faire confiance et faire l’effort.
- Tu inventes ton activité. Il faut ouvrir le monde des possibles. Tu peux très bien créer un nouveau concept. Il y a 10 ans les Youtubeurs n’existaient pas et aujourd’hui chez les nomades j’en connais quelques-uns qui en vivent. Les activités et possibilités de coaching aussi, il n’y avait pas autant de variétés. D’ailleurs je n’ai pas souvenir qu’il y avait en 2014 quand nous avons commencé des coaches en vie nomade, en voyage quelques-uns, mais pas en nomadisme… Ton métier, tu peux le créer. Tu souhaites ouvrir tes ailes pour découvrir le monde, ouvres ton esprit et ne te limites pas.
Une vie nomade est bien trop chère
Nous verrons plus tard comment optimiser son budget sur la route, mais je me répète, c’est le voyage qui va s’adapter à ta bourse et non l’inverse ! Ça enlève déjà un poids énorme.
Tout comme dans ta vie sédentaire tu vis avec ton budget, sauf que là tu vas avoir plein de factures en moins et tu vas aussi avoir la possibilité de mieux répartir ton argent.
L’argent n’est pas et ne doit pas être une variable pour partir. J’ai toujours voyagé depuis mes 18 ans, seule, accompagnée et je n’ai jamais mis un centime de côté pour cela. Je le faisais avec mon argent de poche du mois. Même quand j’étais étudiante.
Il n’y a pas une seule façon de vivre le nomadisme, en tout inclus, mais une multitude de façons de le faire !
Tu adapteras ton voyage à ta bourse ! Tu n’as pas trop d’argent ? Et alors ? Regarde tous ces backpackers nomades qui voyagent, ont-ils de l’argent plein les poches ? Pour certains, non. Maintenant les nomades travail tout en ayant moins de charges donc ils ont un meilleur pouvoir d’achat.
Tu as 4 postes de dépenses, l’hébergement, les repas, les transports et les activités. Chacun étant un levier puissant pour faire des économies. Tu peux négocier ton logement, dormir en auberge de jeunesse, manger dans des streets food, choisir les destinations avec un faible niveau de vie, sais-tu que le salaire moyen en Thaïlande (moyen j’ai dit, pas le minimum) est de moins de 400 € ? Et ces gens vivent, alors imagine-toi ! Avec quelques centaines seulement d’euros en plus ? Tu peux également prendre les bus locaux, faire des activités gratuites comme le fait de profiter de la nature ! Crois-tu sincèrement que c’est le cout d’un voyage qui fera qu’il va être bien plus extraordinaire ?
Cette vie m’a permis de vivre en dépensant très peu d’argent et je peux te dire une chose, une seule, je suis vraiment plus heureuse maintenant que dans ma vie de consommation, pépère en France et j’ai un pouvoir d’achat gigantesque que je n’utilise pas pour autant.
Puis quand tes revenus augmenteront, le monde entier te sera alors disponible.
Nous avons commencé cette vie avec 2000 € de salaire par mois en étant une famille de 4. Nous avons fait avec ces sommes l’Europe du sud et l’est, le Maroc, l’Asie du Sud-Est tout en mettant de l’argent de côté.
Et aujourd’hui où j’écris ces lignes, nous gagnons bien plus du double de cette somme et pouvons viser le monde entier. Nous avons envoyé notre bus aménagé en Amérique (16 000 € l’envoi et les frais annexes), passons la plupart du temps entre le Canada et les États-Unis qui sont des destinations réputées pour être chères. Nous sommes une famille de 5 avec 4 animaux.
Je ne suis pas une exception, nous n’avons pas eu plus de chance, nous sommes juste le résultat des choix que nous avons faits et de nous donner les moyens de réussir notre vie.
Reste avec nous, car prochainement je vais te donner toutes les astuces pour démarrer cette vie même si aujourd’hui tu as un petit budget. Ce n’est pas de la publicité mensongère, mais juste ce que j’ai toujours pratiqué. Avant notre vie de nomade, depuis mes 18 ans, je voyage et la plupart du temps sans avoir un centime d’épargne pour cela ! J’adapte le voyage à ma bourse et non l’inverse
Alors si tu veux te trouver une excuse de ne pas partir, il va falloir en trouver une autre excuse mon dragonnet ! Comme je sais que les idées préconçues ont la vie dure, qu’elles ne se limitent pas à l’argent et au travail. Je te propose de dégommer les idées limitantes de vivre une vie nomade avec le 3e volet de ce dossier et de traiter des risques sur la route et des craintes concernant ta santé.